Ce matin, les taux d’échange affichent des chiffres inédits. Cent euros s’échangent désormais entre 26 200 et 26 250 dinars algériens (DA) à l’achat. Ce prix concerne directement les particuliers désireux d’acquérir la monnaie européenne. Pour la vente, les cambistes reprennent le billet de 100 euros entre 25 000 et 26 050 DA. Ces montants marquent un record absolu, jamais atteint auparavant. Le précédent sommet, le 4 décembre 2024, voyait 100 euros s’échanger contre 26 200 DA. Ce taux n’avait duré qu’une seule journée. Cette nouvelle flambée de l’euro attire l’attention de tous les observateurs.
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Pourquoi cette Hausse Spectaculaire de l’Euro sur le Marché Noir ?
Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette envolée de l’euro. Les raisons sont désormais bien comprises par les acteurs du marché. Elles mettent en lumière la complexité de l’économie parallèle algérienne.
Premièrement, l’annonce récente du président de la République concernant la régularisation du commerce du cabas a eu un impact majeur. Cette déclaration redonne espoir aux cambistes et aux opérateurs économiques de ce secteur. Elle insuffle un vent d’optimisme. En conséquence, la demande pour l’euro a fortement augmenté depuis cette annonce. Certains opérateurs anticipent une libéralisation prochaine du commerce du cabas. Ils achètent donc des devises étrangères, notamment l’euro, en prévision de cette évolution. Cette anticipation crée une pression haussière significative sur le marché parallèle.
Deuxièmement, la reprise de la délivrance des cartes grises pour les voitures d’occasion de moins de trois ans importées de l’étranger joue également un rôle crucial. Cette reprise a relancé les opérations d’importation. Les importateurs ont recommencé à acheter ces véhicules. Or, ces voitures sont payées en devises. Ces devises sont invariablement acquises sur le marché noir. Cette demande accrue de devises pour l’importation de véhicules accentue la pression sur le marché parallèle. Elle contribue directement à la dépréciation du dinar.
Enfin, un autre facteur potentiel contribue à cette tendance. Il s’agit du retard constaté dans l’application de la nouvelle allocation touristique. Les pouvoirs publics avaient promis une allocation de 750 euros par personne adulte par an. Cette promesse remonte à cinq mois. Cependant, sa mise en œuvre tarde. Ce délai frustre de nombreux citoyens algériens. Ils recherchent donc l’euro sur le marché noir pour leurs besoins de voyage. Cette demande insatisfaite pèse également sur le taux de change.
Les Conséquences d’un Marché Noir en Effervescence
La flambée de l’euro sur le marché noir a des répercussions importantes. Elle affecte directement le pouvoir d’achat des Algériens. Ceux qui dépendent des transferts de fonds de l’étranger voient la valeur de leurs dinars augmenter. En revanche, les voyageurs et les importateurs doivent débourser plus de dinars pour obtenir des euros.
De plus, cette situation révèle les faiblesses structurelles de l’économie algérienne. La dépendance vis-à-vis du marché noir pour l’accès aux devises étrangères reste une réalité. Cela freine le développement économique formel. La régularisation du commerce et la mise en place de mécanismes de change plus transparents sont devenues impératives.
En conclusion, l’euro atteint un pic historique face au dinar algérien sur le marché noir. Ce phénomène est le résultat de plusieurs facteurs convergents. L’annonce présidentielle, la reprise des importations automobiles et le retard de l’allocation touristique en sont les principales causes. Cette situation souligne l’urgence de réformes économiques profondes. L’objectif est de stabiliser le marché des changes. L’équilibre économique algérien dépend en grande partie de ces ajustements.