buzzwebnet

Comprendre pourquoi l’euro flambe sur le marché noir

L’euro a atteint jeudi un seuil historiquement élevé face au dinar algérien sur le marché noir des devises. Le billet de 100 euros se négocie désormais à des niveaux sans précédent. Les particuliers doivent débourser entre 26 250 DA et 26 300 DA pour l’acquérir auprès des cambistes. Inversement, pour la vente, c’est-à-dire le prix auquel les cambistes achètent les euros aux particuliers, le cours oscille entre 26 100 DA et 26 150 DA. Ces chiffres dépassent nettement les cotations enregistrées la veille, marquant une flambée vertigineuse dont les raisons sont multiples.

 

Une flambée due à l’anticipation de la régularisation du « commerce du cabas »

 

Cette flambée n’est pas fortuite. Un cambiste local interrogé souligne un élément crucial : la volonté affichée par les hautes autorités algériennes de régulariser le « commerce du cabas ». Cette activité, qui désigne l’importation informelle de marchandises par des particuliers destinées à la revente sur le marché local, génère une demande significative d’euros pour les achats à l’étranger.

La perspective d’une formalisation de ce commerce a un impact direct sur le marché des devises. Des sources officielles confirment l’imminence d’un décret exécutif, visant à encadrer le « commerce du cabas », qui sera publié au Journal Officiel avant le 1er juillet prochain. Un communiqué de la Présidence de la République l’a clairement indiqué.

Cette annonce a créé un fort effet d’anticipation sur le marché noir. L’assouplissement et la formalisation du « commerce du cabas » suggèrent une future augmentation de la demande en devises étrangères, particulièrement en euros. Cela justifie pleinement la remontée des cours observée actuellement. Les cambistes, toujours prompts à saisir les opportunités, ont réagi à cette perspective en augmentant naturellement leurs prix, anticipant une demande accrue. Le marché noir reste donc très réactif aux annonces officielles.

 

Autres facteurs de pression sur l’euro

 

À ces facteurs s’ajoutent deux autres éléments majeurs. Le premier est lié à la reprise des importations des voitures neuves et d’occasion par les particuliers via les ports d’Oran et d’Alger. Cette reprise est en train de créer une pression supplémentaire sur l’euro, les transactions pour l’achat de véhicules à l’étranger nécessitant des devises.

Le deuxième élément est lié à l’absence de clarté concernant la date exacte de l’application de la nouvelle allocation touristique de 750 euros par an par personne adulte. Ce retard a contraint les Algériens qui envisagent de voyager à l’étranger à s’approvisionner en devises sur le marché noir, créant ainsi une demande artificielle qui accentue la pression sur l’offre.

En somme, l’euro sur le marché noir algérien est la cible d’une convergence de facteurs : une anticipation du marché liée à la régularisation du « commerce du cabas », la reprise des importations de véhicules, et l’incertitude autour de l’allocation touristique. Tous ces éléments combinés contribuent à cette flambée historique et mettent en lumière la réactivité du marché parallèle aux moindres signaux économiques et politiques.

Quitter la version mobile