Ces derniers jours, le marché noir des devises en Algérie fait parler de lui. Il se distingue par une tendance haussière significative : la progression constante de l’euro face au dinar algérien. Cette appréciation de la monnaie européenne, profite à une frange de la population et an, en revanche, des répercussions négatives pour une autre. Analysons les tenants et les aboutissants de cette situation économique.
Les Heureux Bénéficiaires de la Hausse de l’Euro
La flambée de l’euro est une aubaine pour plusieurs catégories de personnes en Algérie. En premier lieu, les retraités de la sécurité sociale française résidant en Algérie voient leur pouvoir d’achat s’accroître mécaniquement. Leurs pensions, versées en euros, se convertissent en un montant plus conséquent de dinars, leur offrant un confort financier accru.
De même, la diaspora algérienne qui choisit de passer ses vacances au pays ou qui nourrit des projets d’investissement en Algérie profite de ce taux de change favorable. Leurs économies en euros leur permettent de réaliser davantage de dépenses ou d’investir avec une mise de fonds en dinars relativement moins importante. Qu’il s’agisse de séjours touristiques, d’aides financières à la famille ou de lancement de petites entreprises, la hausse de l’euro allège leur charge financière.
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Une autre catégorie qui tire son épingle du jeu est celle des particuliers qui ont des l’exportation informelle de biens et de services. En vendant leurs produits ou leurs compétences à l’étranger et en rapatriant des euros, ils bénéficient d’une conversion avantageuse en dinars, augmentant ainsi leurs marges et leurs revenus.
Les Victimes Collatérales de l’Appréciation de la Monnaie Européenne
Cependant, cette même hausse de l’euro a des conséquences fâcheuses pour d’autres acteurs économiques et particuliers en Algérie. Les Algériens qui importent des produits et des services de manière informelle sont directement touchés. Le coût de leurs achats en euros augmente considérablement, réduisant leurs marges bénéficiaires et potentiellement entraînant une hausse des prix pour les consommateurs finaux.
Par ailleurs, les Algériens qui voyagent à l’étranger voient leur budget de voyage s’envoler. Ils doivent mobiliser une somme de dinars plus importante pour obtenir la même quantité d’euros nécessaire à leurs dépenses à l’étranger, rendant les voyages plus coûteux et potentiellement moins accessibles.
Enfin, cette situation pénalise également une partie de la diaspora algérienne : ceux qui perçoivent des revenus en dinars en Algérie et souhaitent les convertir en euros pour les transférer à l’étranger. La hausse de l’euro signifie qu’ils obtiendront moins d’euros pour la même somme de dinars, réduisant la valeur de leurs transferts.
Conclusion : Un Double Tranchant Économique
La récente appréciation de l’euro face au dinar algérien illustre parfaitement la complexité des dynamiques des taux de change. Elle crée des opportunités et améliore le pouvoir d’achat pour certains, notamment ceux dont les revenus sont libellés en euros. Néanmoins, elle représente un défi et un surcoût significatif pour d’autres, en particulier ceux qui dépendent des importations ou qui souhaitent convertir des dinars en euros. Cette situation souligne la sensibilité de l’économie algérienne aux fluctuations des devises étrangères et met en lumière les disparités d’impact au sein de la population face à ces variations.