La tendance à la baisse de l’euro face au dinar algérien, amorcée ce lundi, s’est accentuée de manière spectaculaire aujourd’hui, mardi 29 juillet 2025. La monnaie unique européenne a poursuivi sa chute, marquant une journée supplémentaire de faiblesse prononcée face à la devise nationale algérienne, semant la panique sur le marché parallèle et plongeant les cambistes dans l’inquiétude.
Actuellement, l’euro atteint des niveaux bas sur le marché noir. Pour 100 euros, il faut désormais débourser entre 26 000 dinars algériens (DA) à l’achat, tandis que les cambistes les achètent le même billet entre 25 750 et 25 800 DA. Cette dégringolade représente une chute vertigineuse de 150 DA pour 100 euros en seulement 24 heures, et même de 250 DA en l’espace de deux jours. Une telle rapidité dans la dépréciation est inédite et suscite de vives préoccupations.
La Loi Anti-Blanchiment : Catalyseur de la Panique
À l’origine de cette baisse soudaine du taux de change, une diminution drastique de la demande sur le marché parallèle. Cette chute de la demande est directement liée à la publication récente de la loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent. Ce nouveau texte législatif, très attendu, pourrait avoir des retombées majeures sur le marché noir des devises.
Des sources proches du milieu des cambistes expliquent que « des cambistes craignent que l’application de cette loi ne soit étendue au marché noir des devises. Cette appréhension s’est traduite par une attitude extrêmement prudente sur le marché, entraînant une baisse significative du taux de change de l’euro face au dinar sur le marché informel. »
La perspective d’un renforcement du contrôle et d’une éventuelle répression des activités illégales sur le marché noir des devises pousse de nombreux acteurs à la prudence, voire au retrait, ce qui a mécaniquement entraîné une surabondance de l’offre d’euros par rapport à la demande, faisant ainsi chuter sa valeur.
Perspectives Incertaines pour les Cambistes
L’incertitude quant à l’avenir du marché parallèle et l’impact réel de la nouvelle loi anti-blanchiment risquent de maintenir la pression sur le cours de l’euro.
Reste à savoir si cette chute de l’euro est un phénomène passager ou le signe d’une mutation plus profonde des pratiques liées au change en Algérie.