Le marché noir des devises algérien connaît une flambée spectaculaire de l’euro face au dinar. Cette hausse, particulièrement notable ce dimanche, suscite l’inquiétude parmi les ménages et les opérateurs économiques. En effet, 100 euros s’échange désormais entre 26 100 DA et 26 150 DA à l’achat, soit le prix de vente de l’euro par les cambistes aux particuliers. Pour la vente, les cambistes reprennent 100 euros contre 25 950 DA à 26 000 DA.
Cette augmentation représente une hausse moyenne de 200 DA en une seule journée. Un cambiste local interrogé explique cette envolée par un déséquilibre flagrant entre l’offre et la demande. La demande explose tandis que l’offre demeure stable, voire insuffisante.
Plusieurs facteurs convergents expliquent cette demande accrue. Premièrement, les opérateurs du commerce informel, plus connus sous le nom de « commerce du cabas », anticipent une reprise réelle de leurs activités. Ils se préparent activement, n’ayant plus la crainte des saisies. Cela génère un besoin important en devises étrangères pour leurs approvisionnements.
Deuxièmement, la reprise de la délivrance des cartes grises pour les voitures importées de moins de trois ans joue un rôle majeur. Cette décision relance inévitablement les importations de véhicules, créant ainsi une forte demande en euros de la part des importateurs. De nombreux particuliers et professionnels cherchent à acquérir des devises pour finaliser leurs transactions automobiles.
En conséquence, la tension sur le marché noir des devises est palpable. Les cambistes peinent à répondre à toutes les sollicitations. Cette situation, si elle perdure, pourrait avoir des répercussions significatives sur le pouvoir d’achat des Algériens et sur la stabilité des prix des produits importés. Les autorités algériennes devront sans doute se pencher sur cette problématique afin d’y apporter des solutions structurelles. Le dinar algérien semble fragilisé par cette forte pression exercée par la demande en devises.