Marché Noir : Les raisons de la hausse de l’euro face au dinar

0 355

La tension monte sur le marché noir des devises en Algérie alors que l’euro poursuit son ascension fulgurante face au dinar algérien (DZD). La monnaie unique européenne se rapproche de son record historique, établi le 4 décembre dernier à 26 200 dinars pour 100 euros. Ce mardi 29 avril, les cambistes du marché parallèle affichent un taux de change de 26 150 dinars pour 100 euros, signalant une pression accrue sur la devise.

Cette envolée des prix, amorcée juste avant la célébration de l’Aïd El Fitr, s’explique par une conjonction de facteurs bien identifiés par les observateurs avertis du marché. Selon un connaisseur du secteur, pas moins de quatre éléments principaux contribuent à cette dynamique haussière persistante.

 

Les causes de la pression sur l’euro sur le marché noir

En tête de liste figure le retard significatif dans l’application de la nouvelle allocation touristique, fixée à 750 euros par personne adulte et par an. Cette mesure, tant attendue par les Algériens désireux de voyager à l’étranger, tarde à se concrétiser. Face à cette incertitude et à la nécessité de disposer de devises étrangères pour leurs séjours, de nombreux citoyens se tournent inévitablement vers le marché noir pour s’approvisionner, alimentant ainsi la demande et, par conséquent, les prix.

Le deuxième facteur d’importance est lié à l’approche imminente de la saison du Hadj. Les Algériens sélectionnés pour accomplir ce pilier de l’Islam se préparent activement à leur voyage vers les lieux saints de l’islam. Si une partie des dépenses est prise en charge par l’État, certaines prestations et dépenses personnelles nécessitent l’acquisition de devises étrangères. Le marché noir devient alors une source privilégiée pour ces pèlerins, exerçant une pression supplémentaire sur la demande en euros et en dollars. Les premiers vols à destination de La Mecque sont d’ailleurs prévus dans les prochains jours, intensifiant cette demande.

 

Deux autres facteurs accélèrent la pression sur le marché noir

Un troisième élément clé réside dans l’accélération des opérations d’importation de voitures neuves et d’occasion de moins de trois ans par les Algériens résidents. La reprise de ces importations, longtemps attendue, a un impact direct sur le marché des devises. En effet, le marché noir demeure la principale source d’approvisionnement en devises étrangères nécessaires au paiement de ces véhicules. L’augmentation du volume des importations se traduit mécaniquement par une demande accrue en euros et en dollars, ce qui contribue à la hausse des taux de change sur le marché parallèle.

Lire aussi : l’Euro Fort, Dinar Faible : Double Impact en Algérie

Enfin, le quatrième facteur explicatif est lié à l’approche des grandes vacances d’été. Traditionnellement, des millions d’Algériens choisissent de passer leurs congés estivaux à l’étranger, avec une destination prisée comme la Tunisie. Anticipant leurs besoins en devises pour leurs dépenses sur place, certains vacanciers préfèrent anticiper et acquérir des euros dès maintenant, plutôt que d’attendre la dernière minute et risquer des taux de change encore plus défavorables. Cette anticipation de la demande estivale exerce également une pression haussière sur le marché noir.

La combinaison de ces quatre facteurs crée une tempête parfaite pour le dinar algérien sur le marché noir des devises. L’euro continue sa progression inexorable, suscitant l’inquiétude quant à un éventuel franchissement du seuil historique des 26 200 dinars pour 100 euros. Les prochains jours et semaines seront cruciaux pour observer l’évolution de cette tendance et l’impact potentiel sur le pouvoir d’achat des citoyens algériens. Les autorités compétentes sont sans aucun doute attentives à cette situation, dont les répercussions économiques et sociales pourraient être significatives.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.